LA VALLEE DES CATTLEYAS
ABC du BA , Le Berger Allemand n'est pas premier par hasard

Différents systèmes   d'élevage peuvent être envisagés en fonction de l'intensité de consanguinité utilisée.

§ Une consanguinité étroite est réalisée selon deux modes : par accouplement « frère x sœur » ou par accouplement « parent x enfant » et ceci sur plusieurs générations.

     - Dans le cas de l'accouplement « frère x sœur », les meilleurs animaux provenant des mêmes parents. mais pas nécessairement de la même portée, sont sélectionnés et accouplés. Ce système est simple et peut être rapidement mis en place.

     - Une forme équivalente consiste à accoupler les descendants avec l'un des parents. Un animal donné est alors accouplé une fois avec son parent et une fois avec sa descendance. Par exemple le père est accouplé avec sa fille. puis un fils issu de cette union sera choisi pour être accouplé avec sa mère et ainsi de suite. L'augmentation de I*homozigotie est identique au cas précédent.

     - En élevage on peut aussi créer des lignées présentant un certain taux de consanguinité en accouplant un mâle avec sa fille puis sa petite-fille voire son arrière petite-fille. Plusieurs lignées descendant de mâles différents peuvent ainsi être entretenues.

§ Si l'éleveur désire une consanguinité moins intense. il peut accoupler des demi-frère, et sœurs. Un mâle est accouplé avec deux demi-sœurs qui sont sœurs entre elles, générant ainsi deux groupes de descendants. A la génération suivante, le géniteur choisi est le meilleur mâle de l'ensemble des deux groupes. les deux femelles retenues appartiennent au groupe n'ayant pas donné le male. Par rapport au système précédent. l'élevage de deux portées par génération offre un plus grand choix de descendants.

§ Un autre système caractérisé par un taux encore plus faible de consanguinité consiste à accoupler un petit nombre de mâles avec un groupe de femelles. Ce système. permettant de conserver une bonne homogénéité. est fermé car aucun nouveau sujet n'est introduit. Ce sont les meilleurs sujets de chaque génération qui assureront le renouvellement. les reproducteurs sont choisis parmi les portées nées dans l'élevage : une femelle par reproductrice et le nombre de males nécessaire. Le taux de consanguinité peut alors être contrôlé en faisant varier le nombre de reproducteurs et surtout d'étalons utilisés. Souvent un seul mâle d'élite peut donner entière satisfaction, la consanguinité varie alors, avec le nombre de femelles.

Si l'utilisation de la consanguinité a pour objectif la fixation des caractères. son efficacité cependant dépendra de leur nature : une distinction doit être faite entre caractères qualitatifs et caractères quantitatifs.

L'élevage en consanguinité permet de fixer rapidement les caractères qualitatifs comme la couleur de la robe, la longueur du poil et la majorité des critères morphologiques. car ils ne dépendent chacun que d'un seul gène ou d'un petit nombre. Une fois fixé à l'état homozygote, l'allèle sélectionné est obligatoirement transmis à la descendance, ce qui explique le pouvoir « raceur » des individus consanguins. Si la sélection préalable a été bien conduite, la consanguinité permet d'accroître la probabilité d'obtention d'animaux exceptionnels pour ces caractères.

Le cas est différent pour les caractères quantitatifs (critères de reproduction. résistance, comportement. aptitudes...): leur déterminisme génétique est beaucoup plus complexe, représenté par un très grand nombre de gènes ou polygènes. et l'environnement intervient sur leur expression phénotypique. Il devient alors plus difficile à l'état  de trier par sélection les allèles favorables puis de les fixer à l’état homozygote par consanguinité. De plus les performances de l'animal dépendent beaucoup des interactions entre gènes et en particulier entre allèles à l'état hétérozygote. ainsi l'homozygotie due à la consanguinité en annulant ces interactions peut entraîner une régression des valeurs de ces caractères.

Un animal peut présenter de très bonnes aptitudes, une excellente conformation mais n'être qu'un médiocre géniteur s'il est fortement hétérozygote  et ses qualités ne seront pas transmises; un excellent sujet d'exposition ou de concours n'est pas toujours le père idéal. Au contraire si ses qualités ont été fixées par consanguinité, il transmettra celles-ci à sa descendance.