Et voici comment nous en arrivons au premier thème fondamental de
notre article : Le berger allemand gris peut-il réellement améliorer la
pigmentation ? Nous ne devons pas cultiver l'illusion qu'un sujet gris puisse
opérer des miracles dans une population qui, depuis des siècles, jouit d'une
préférence marquée pour la couleur noir et feu, brun et jaune. Dans de tels
cas, des particuliers peuvent, par l'intermédiaire d'un reproducteur gris,
obtenir des progrès rapides. Nous en parlerons plus longuement par la suite.
Cependant, le noir et le gris ont un point commun : si on les accouple entre
eux, sans critère précis de valeur et sans but particulier, on finit par
obtenir une "coloration" graduelle de façon plus ou moins marquée. Cette
"coloration" se vérifie souvent quand un reproducteur, même si son phénotype
ne le trahit pas, possède un génotype pour ainsi dire "dilué".
Si, après trois
ou quatre générations successives de bruns, apparaît un sujet gris de façon
significative ou si au contraire après trois ou quatre générations de gris
apparaît un noir et feu, nous pouvons nourrir la certitude que nous n'avons
pas de perte de pigmentation dans notre élevage.
Il est assez commun de penser
qu'en accouplant un noir et feu avec un gris, on obtient une meilleure tonalité
de gris parmi les jeunes de cette couleur. Ou encore qu'en accouplant des gris
avec des gris, on obtient des gris de couleur plus claire.
Sur la base de mon
expérience personnelle, je puis dire qu'une telle affirmation est correcte.
Naturellement, les lois de l'hérédité ne peuvent être interprétées de façon
aussi grossière et d'autre part, il est licite d'affirmer que dans une
population composée à 95 % de chiens noir et feu, le facteur "gris" doit être
considéré comme génétiquement insignifiant. En réalité, le contraire est vrai.
A travers des accouplements successifs de noir et feu, on peur finalement
obtenir le caractère homozygote d'un allèle déterminé, cette situation peut
effectivement être expérimentée par des accouplements répétés en consanguinité
étroite. De cette façon, on diminue progressivement la vitalité de l'allèle
moyen, par exemple, en ce qui concerne une pigmentation satisfaisante. Dans un
cas de ce type, il serait commode d'introduire un apport de gris, éliminé par
des générations produites grâce à des accouplements de noir et feu.
La
transmission génétique de la couleur, comme qualité du poil (court ou long) est soumise aux lois de la génétique. Si on
accouple alors un sujet noir et feu (homozygote sur un tel caractère) en supposant que ce soit possible, avec un gris (aussi homozygote), on devrait
produire des jeunes en fonction de la couleur des géniteurs qui devraient être
de façon théorique des chiots avec une gradation : gris-brun, gris-noir ou
encore couverts gris-brun et gris noir.
Comme nous l'avons déjà indiqué, nous
ne connaissons pas de reproducteur noir et feu qui, accouplé avec une femelle
grise, ait produit 100 % de chiens de sa couleur.
Pareillement, un
reproducteur gris dominant (personnellement, je n'en connais aucun) ne
pourrait transmettre sa couleur à tous ses jeunes dans le cas d'une union avec
une femelle de couleur grise, car cette couleur est dominante et non
récessive, ce qui signifie qu'une telle couleur ne peut apparaître que si l'un
des deux géniteurs possède cette couleur. A partir de l'accouplement
de deux chiens noir et feu, peuvent seulement et exclusivement naître des
jeunes noirs et feu. Si dans une telle nichée apparaît un gris, cela signifie
qu'un gris y a mis son grain de sel...Il n'y a aucun doute à ce sujet.
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